Reise eines Bewohners des
Stern Sirius zum Planeten Saturn
Gespräch zwischen einem
Bewohner des Sirius und dem des Saturn
Die Reise der zwei Bewohner des
Sirius und des Saturns
Die Erlebnisse und Gedankengänge
der zwei Reisenden
6.1 | 6.2 | 6.3 | 6.4 | 6.5 |
6.6
7.1 | 7.2 | 7.3 | 7.4 | 7.5 | 7.6 | 7.7 | 7.8 |
7.9
Chapitre septième
Conversation avec les hommes
7.1
« O atomes intelligents, dans qui l’Etre éternel
s’est plu à manifester son adresse et sa puissance,
vous devez sans doute goûter des joies bien pures sur votre
globe : car, ayant si peu de matière, et paraissant tout esprit,
vous devez passer votre vie à aimer et à penser ; c'est
la véritable vie des esprits. Je n'ai vu nulle part le vrai
bonheur ; mais il est ici, sans doute. » A ce discours, tous
les philosophes secouèrent la tête ; et l'un d'eux,
plus franc que les autres, avoua de bonne foi que, si l'on en excepte
un petit nombre d'habitants fort peu considérés, tout
le reste est un assemblage de fous, de méchants et de malheureux.
Siebente Kapitel
Unterhaltung mit den Menschen
7.1
"Oh ihr intelligenten Atome, in welchen das ewige Wesen gefallen
gefunden hat seine Geschicklichkeit und Macht zu offenbaren, ihr
genießt sicher reine Freuden auf eurem Planeten: Denn wenn
eine so geringe Menge an Materie, die mit Geist angefüllt
zu sein scheint, müsst ihr euer Leben der Zuneigung und dem
Denken widmen. Das ist das wahre Leben der Denker. Noch nirgends
hab ich das wahre Glück gesehen, aber hier scheint es, ganz
ohne Zweifel, vorhanden zu sein. " Als Antwort auf diese Rede
schüttelten alle Philosophen den Kopf und einer von ihnen,
der mehr als die anderen dazu neigte, offen zu reden, gab ganz
ehrlich zu, dass, sieht man von einigen, nur sehr gering geschätzten
Bewohnern ab, sind alle nur eine Versammlung von Verrückten,
Bösartigen
und Unglücklichen.
7.2
« Nous avons plus de matière
qu'il ne nous en faut, dit-il, pour faire beaucoup de mal, si le
mal vient de la matière , et trop d'esprit, si le mal vient
de l'esprit. Savez-vous bien, par exemple, qu'à l'heure où je
vous parle, il y a cent mille fous de notre espèce, couverts
de chapeaux, qui tuent cent mille autres animaux couverts d'un turban,
ou qui sont massacrés par eux, et que, presque sur toute la
terre, c'est ainsi qu' on en use de temps immémorial. Le Sirien
frémit, et demanda quel pouvait être le sujet de ces
horribles querelles entre de si chétifs animaux. « Il
s'agit, dit le philosophe, de quelque tas de boue grand comme votre
talon. Ce n'est pas qu'aucun de ces millions d'hommes qui font égorger
prétende un fétu sur ce tas de boue. Il ne s'agit que
de savoir s'il appartiendra à un certain homme qu'on nomme Sultan,
ou à un autre qu'on nomme, je ne sais pourquoi, César.
Ni l'un ni l'autre n'a jamais vu ni ne verra jamais le petit coin de
terre dont il s'agit ; et presque aucun de ces animaux, qui s'égorgent
mutuellement, n'a jamais vu l'animal pour lequel ils s’égorgent.
7.2.
Wir haben mehr Materie als wir brauchen um ausreichend Unheil zu
stiften, wenn denn die Materie Ursache des Übels ist und zuviel
Geis, wenn der Geist die Ursache allen Übels ist. Können
Sie sich zum Beispiel vorstellen, dass es jetzt, während wir
sprechen, hunderttausend Verrückte unserer Art, bedeckt mit
Hüten, gibt, die hunderttausend andere Tiere bedeckt mit einem
Turban töten oder von jenen massakriert werden, und dass dies
seit Menschengedanken, fast auf der ganzen Erde der Brauch ist."Der
Siriusaner erzitterte und fragte, was denn der Grund für diese
schrecklichen Streitereien zwischen diesen mickerigen Tieren ist. "Es
handelt sich", erwiderte der Philosoph um eine Menge Lehm,
groß wie eure Verse. Es ist nicht so, dass einer dieser Millionen
Männer die töten Anspruch auf einen Strohalm dieser Lehmkneuel
erheben würde, es geht nur darum herauszufinden, ob es einem
Herrn gehört, den man Sultan nennt, oder einem, ich weiß auch
nicht warum, Cäsar nennt. Weder der eine noch der andere hat
das kleine Fleckchen Erde, um das es sich handelt, jemals gesehen,
noch wird er es jemals sehen und keiner der Tiere, die sich gegenseitig
erwürgen hat jemals das Tier gesehen, um dessen wegen sie
sich erwürgen."
7.3
Ah ! malheureux ! s'écria
le Sirien avec indignation, peut-on concevoir cet excès de
rage forcenée ! Il me prend envie de faire trois pas, et d'écraser
de trois coups de pied toute cette fourmilière d'assassins
ridicules. Ne vous en donnez pas la peine, lui répondit-on
; ils travaillent assez à leur ruine. Sachez qu'au bout de
dix ans, il ne reste jamais la centième partie de ces misérables
; sachez que, quand même ils n’auraient pas tiré l'épée,
la faim, la fatigue ou l’intempérance les emportent
presque tous. D'ailleurs, ce n'est pas eux qu'il faut punir, ce sont
ces barbares sédentaires qui du fond de leur cabinet ordonnent,
dans le temps de leur digestion, le massacre d'un million d'hommes,
et qui ensuite en font remercier Dieu solennellement.»
7.3
"Oh Unglückliche! Empörte sich der Siriusaner entrüstet,
wie lässt sich dieses Übermaß an rasender Wut begreifen!
Ich hätte Lust, drei Schritte zu tun und mit drei Fußtritten
diesen ganzen Ameisenhaufen von lächerlichen Mördern zu
zerquetschen." "Machen Sie sich nicht die Mühe",
antwortete man ihm, "sie arbeiten schon selber ausreichend hart
an ihrem Untergang. Sie sollen wissen, dass in der Regel nach zehn
Jahren nur ein hundertstel dieser Unglücklichen übrigbleibt.
Weiter sind nicht sie es, die man bestrafen muss, es sind die sesshaften
Barbaren, die aus der Tiefe ihrer Gemächer, während sie
verdauen, das Massaker von Millionen Menschen anordnen und anschließend
Gott feierlich dafür danken lassen."
7.4
Le voyageur se sentait ému
de pitié pour la petite race humaine, dans laquelle il découvrait
de si étonnants contrastes. « Puisque vous êtes
du petit nombre des sages, dit-il à ces messieurs, et qu'apparemment
vous ne tuez personne pour de l'argent, dites-moi, je vous en prie, à quoi
vous vous occupez. Nous disséquons des mouches, dit le philosophe,
nous mesurons des lignes, nous assemblons des nombres ; nous sommes
d'accord sur deux ou trois points que nous entendons et nous disputons
sur deux ou trois mille que nous n'entendons pas. Il prit aussitôt
fantaisie au Sirien et au Saturnien d'interroger ces atomes pensants,
pour savoir les choses dont ils convenaient. « Combien comptez-vous,
dit-il de l’étoile de la Canicule à la grande étoile
des Gémeaux ? » Ils répondirent tous à la
fois : « trente-deux degrés et demi. Combien comptez-vous
d'ici à la Lune ? Soixante demi-diamètres de la terre
en nombre rond. Combien pèse votre air ? » Il croyait
les attraper, mais tous lui dirent que l'air pèse environ
neuf cents fois moins qu'un pareil volume de l'eau la plus légère,
et dix-neuf cents fois moins que l'or de ducat. Le petit nain de
Saturne, étonné de leurs réponses, fut tenté de
prendre pour des sorciers ces mêmes gens auxquels il avait
refusé une âme un quart d'heure auparavant.
7.4
Mitleid ergriff den Reisenden für die kleine menschliche Rasse,
in welcher er so überraschende Unterschiede entdeckte. "Da
ihr zu der geringen Anzahl der Weisen gehört", sagte er
zu den Herren, "und offensichtlich niemanden des Geldes wegen
tötet, sagt mir, ich bitte euch, mit was beschäftigt ihr
euch?" "Wir sezieren unsere Fliegen", antwortete der
Philosoph, "wir vermessen Linien, wir sammeln Namen, wir sind
uns über zwei, drei Punkte, die wir verstehen, einig und über
zwei oder dreitausend Dinge, die wir nicht verstehen, uneinig." Sofort
waren der Siriusaner und der Saturnianers von dem Wunsch erfüllt,
die denkenden Atome zu fragen, über welche Dinge sie sich einig
wären. "Wie weit ist es vom sternbild des Hundes bis zum
Sternbild der Zwillinge?" Alle antworteten gleichzeitig:" 32,
5 Grad." "Wieweit ist es von hier zum Mond?" "Das
60,5 fache des Erdumfanges".
"Wieviel wiegt eure Luft?" Er glaubte, sie mit dieser Frage
erwischt zu haben, aber alle antworteten ihm, dass die Lust etwa
900 mal weniger wiegt als das gleiche Volumen an leichtestem Wasser
und 1900 mal weniger als das Gold, aus dem man Dukaten presst." Der
kleine Zwerg vom Saturn, von ihren Antworten überrascht, war
versucht, die gleichen
Leute, denen er noch vor einer halben Stunde eine Seele verweigert
hatte, für Zauberer zu halten.
7.5
Enfin Micromégas leur
dit : « Puisque vous savez si bien ce qui est hors de vous,
sans doute vous savez encore mieux ce qui est en dedans. Dites-moi
ce que c'est que votre âme, et comment vous formez vos idées. » Les
philosophes parlèrent tous à la fois comme auparavant
; mais ils furent tous de différents avis. Le plus vieux citait
Aristote, l'autre prononçait le nom de Descartes ; celui-ci,
de Malebranche ; cet autre, de Leibnitz ; cet autre, de Locke. Un
vieux péripatéticien dit tout haut avec confiance : « L'âme
est une entéléchie, et une raison par qui elle a la
puissance d'être ce qu’elle est. C’est ce que déclare
expressément Aristote, page 633 de l'édition du Louvre. Ἐντελεχεῖα ἐστι. « Je
n'entends pas trop bien le grec, dit le géant. Ni moi non
plus, dit la mite philosophique. Pourquoi donc, reprit le Sirien,
citez-vous un certain Aristote en grec ? C’est, répliqua
le savant, qu'il faut bien citer ce qu’on ne comprend point
du tout dans la langue qu'on entend le moins.»
7.5.
Schließlich
sagte Micromégas zu ihnen:" Da ihr so gut über das
Bescheid wisst, was außerhalb von euch ist, wisst ihr mit Sicherheit
noch viel mehr, von dem was darinnen ist. Sagt mir, was eure Seele
ist, und wie ihr euch eure Ideen formt." Die Philosophen sprachen
alle auf einmal, wie schon zuvor, waren aber alle anderer Meinung.
Der älteste zitierte Aristoteles, der andere nannte den Namen
Descartes, jener Malebranche, dieser wiederum Leibnitz, auch Locke
wurde genannt. Ein alter Peripatetiker sagte laut und zuversichtlich:" Die
Seele ist eine Entelechi, und ein Grund warum sie die Macht hat zu
sein, was sie ist. Dies behauptet Aristoteles ausdrücklich auf
der Seite 633 in der Ausgabe des Louvre. Ἐντελεχεῖα ἐστι.." "Griechisch
kann ich nicht so gut", antwortete der Gigant. "Ich auch
nicht," sagte das philosophische Insekt." "Warum",
erwiderte der Siriusaner, "zitieren einen gewissen Aristoteles
auf griechisch?". "Das ist so, weil man das, was man überhaupt
nicht versteht in einer Sprache zitieren muss, die
man noch weniger versteht."
7.6
Le cartésien prit ici
parole, et dit : « L’âme est un esprit pur qui
a reçu dans le ventre de sa mère toutes les idées
métaphysiques, et qui, en sortant de là, est obligée
d'aller à l'école, et d'apprendre tout de nouveau ce
qu'elle a si bien su, et quelle ne saura plus. Ce n’était
donc pas la peine, répondit l'animal de huit lieues, que ton âme
fût si savante dans le ventre de ta mère, pour être
si ignorante quand tu aurais de la barbe au menton. Mais qu'entends-tu
par esprit ? Que me demandez-vous là ? dit le raisonneur ;
je n’en ai point d'idée ; on dit que ce n'est pas de
la matière. Mais sais-tu au moins ce que c'est que de la matière
? Très bien, répondit l'homme. Par exemple cette pierre
est grise, et d'une telle forme, elle a ses trois dimensions, elle
est pesante et divisible. Eh bien ! dit le Sirien, cette chose qui
te paraît être divisible, pesante et grise, me dirais-tu
bien ce que c'est ? Tu vois quelques attributs ; mais le fond de
la chose, le connais-tu ? Non, dit l'autre. Tu ne sais donc point
ce que c'est que la matière.»
7.6
Da ergriff der
Kartesianer das Wort und sagte: "Die Seele ist ein reiner Geist,
der im Leib seiner Mutter alle metaphysischen Ideen empfangen hat,
und der, nachdem er jenen verlassen hat, gezwungen ist in die Schule
zu gehen und alles, was er schon wusste und all das, was er nie mehr
wissen wird, zu lernen." "Das war also nicht der Mühe
wert", antworte das acht Meilen hohe Tier, "dass deine
Seele so weise war im Bauch deiner Mutter, um dann, wenn ein Bart
um dein Kinn streicht, so ignorant zu sein. Aber was verstehst du
unter Geist?" "Was fragst du mich?", sagte der Querkopf.
Ich habe keine Ahnung. Man sagt, sie sei nicht aus Materie." "Aber
weißt du wenigstens, was Materie ist?" "Das was ich
genau", antwortete der Mann. Dieser Stein zum Beispiel ist grau
und von solcher Gestalt, er hat drei Dimensionen, ist schwer und
unteilbar." "Na prima!", sagte der Siriusaner, "diese
Sache, die dir unteilbar erscheint, ist sehr wohl teilbar und was
grau und schwer angeht, kannst Du mir sagen, was das ist? Du siehst
einige Attribute, aber siehst du den Grund der Dinge, kennst du ihn?" "Nein",
sagte der andere. "Du weißt also nicht, was die Materie
ist."
7.7
Alors Monsieur Micromégas,
adressant la parole à un autre sage qu'il tenait sur son pouce,
lui demanda ce que c'était que son âme, et ce qu'elle
faisait. « Rien du tout, répondit le philosophe malebranchiste
; c'est Dieu qui fait tout pour moi ; je vois tout en lui, je fais
tout en lui ; c'est lui qui fait tout sans que je m’en mêle. – Autant
vaudrait ne pas être, reprit le sage de Sirius. Et toi, mon ami,
dit-il à un leibnitzien qui était là, qu'est-ce
que ton âme ? – C’est, répondit le leibnitzien,
une aiguille qui montre les heures pendant que mon corps carillonne,
ou bien, si vous voulez, c'est elle qui carillonne pendant que mon
corps montre l'heure ; ou bien mon âme est le miroir de l'univers,
et mon corps est la bordure du miroir : cela est clair.»
Nun wandte sich Micromégas
einem anderen Weisen zu, den er auf seinem Daumen hatte, fragte ihn,
was denn seine Seele sei und was sie tue. "Nichts", antwortete
der Philosoph, ein Anhänger von Malebranche, "es ist Gott,
der alles für mich macht. Alles erkenne ich in ihm, alle mache
ich in ihm. Er ist es, der alles bewerkstelligt, ohne dass ich mich
einmische." "Das ist, als ob man nicht existierte, " erwiderte
der Weise von Sirius. "Und du mein Freund", sagte er sich
einem Anhänger Leibnitz zuwendend, "was ist die Seele?" "Das
ist", erwiderte der
Anhänger des Leibnitz, "eine Nadel, die die Stunden zeigt,
während mein Körper pocht, oder, wenn Sie wollen sie ist
es die pocht, während mein Körper die Stunde zeigt. Vielleicht
ist meine Seele aber auch der Spiegel des Universums und mein Körper
der Rahmen des Spiegels, das ist eindeutig."
7.8
Un petit partisan de Locke était
là tout auprès ; et quand on lui eut enfin adressé la
parole : « Je ne sais pas, dit-il, comment je pense, mais je
sais que je n’ai jamais pensé qu'à l'occasion
de mes sens. Qu'il y ait des substances immatérielles et intelligentes,
c'est de quoi je ne doute pas ; mais qu'il soit impossible à Dieu
de communiquer la pensée à la matière, c'est
de quoi je doute fort. Je révère la puissance éternelle
; il ne m’appartient pas de la borner : je n'affirme rien ,
je me contente de croire qu'il y a plus de choses possibles qu'on
ne pense.»
7.8
Ein kleiner Anhänger des
Locke befand sich ganz in der Nähe und schließlich ward
auch an ihn das Wort gerichtet: "Ich weiß nicht",
sagte er, "wie ich denke, aber ich weiß, dass ich bis
jetzt nur angestoßen durch meine Sinne gedacht habe. Dass es
immaterielle und intelligente Substanzen gibt, daran zweifle ich
nicht, dass aber Gott nicht in der Lage sein soll, seine Ideen der
Materie mitzuteilen, daran zweiflich ich doch sehr stark. Ich verehre
die ewige Macht, es steht mir nicht an, sie einzuschränken.
Ich behaupte nichts, ich gebe mich mit dem Glauben zufrieden, dass
mehr Dinge existieren, als wir denken. "
7.9
L'animal de Sirius sourit : il
ne trouva pas celui-là le moins sage ; et le nain de Saturne
aurait embrassé le sectateur de Locke sans l'extrême
disproportion. Mais il y avait là, par malheur, un petit animalcule
en bonnet carré qui coupa la parole à tous les animalcules
philosophes ; il dit qu'il savait tout le secret, que cela se trouvait
dans la Somme de Saint Thomas ; il regarda de haut en bas les deux
habitants célestes ; il leur soutint que leurs personnes,
leurs mondes, leurs soleils, leurs étoiles, tout était
fait uniquement pour l'homme. A ce discours, nos deux voyageurs se
laissèrent aller l'un sur l'autre en étouffant de ce
rire inextinguible qui, selon Homère. est le partage des dieux
: leurs épaules et leurs ventres allaient et venaient, et
dans ces convulsions le vaisseau, que le Sirien avait sur son ongle,
tomba dans une poche de la culotte du Saturnien. Ces deux bonnes
gens le cherchèrent longtemps ; enfin ils retrouvèrent
l'équipage, et le rajustèrent fort proprement. Le Sirien
reprit les petites mites ; il leur parla encore avec beaucoup de
bonté, quoiqu'il fût un peu fâché dans
le fond du coeur de voir que les infiniment petits eussent un orgueil
presque infiniment grand. Il leur promit de leur faire un beau livre
de philosophie, écrit fort menu pour leur usage, et que, dans
ce livre, ils verraient le bout des choses. Effectivement, il leur
donna ce volume avant son départ : on le porta à Paris à l'Académie
des Sciences ; mais, quand le secrétaire l'eut ouvert, il
ne vit rien qu'un livre tout blanc : « Ah ! dit-il, je m’en étais
bien douté. »
7.9
Das Tier vom Sirius lächelte,
er fand, dass dieser nicht der am wenigsten Klügste sei und
der Zwerg vom Saturn hätte den Anhänger Lockes umarmt,
wenn nicht die extreme Ungleichheit dies verhindert hätte. Aber
es gab da auch, unglücklicherweise, ein kleines Tier mit einem
viereckigen Hut, der allen philosophischen Tieren ins Wort fiel.
Er behauptete, alle Geheimnisse zu kennen, alle in der Summa Theologia
des Thomas von Aquin enthalten seien. Er betrachtete die zweiten
Himmelsbewohner von oben nach unten und behauptete ihnen gegenüber,
dass sie selbst, ihre Welten, ihre Monde, ihre Sonnen, ihre Sterne,
all das nur für den Menschen geschaffen worden sei. Als er dies
sagte, ließ sich der eine auf den anderen fallen, von jenem
unwiderstehlichen Lachen, dass nach Homer ein Teil der Götter
ist, überwältigt. Ihr Schultern und Bäuche zuckten
und in Verlaufe dieser Zuckungen, fiel das Schiff, welches der Siriusaner
auf seinem Daumen hatte, in die Hosentasche des Saturnianers. Die
zwei guten Leute suchten es lange, fanden schließlich die Mannschaft
und setzten sie sorgfältig wieder auf ihren Platz. Der Siriusaner
nahm die kleinen Insekten, sprach mit viel Güte zu ihnen, wenn
er auch im Grunde darüber verärgert war zu sehen, dass
die unendlich kleinen einen unendlich großen Stolz hatten.
Er versprach ihnen, ein sehr schönes Philosophiebuch für
sie zu erstellen, ganz klein geschrieben, so dass sie es auch nutzen
könnten, und dass sie in diesem Buch den letzten Grund aller
Dinge werden sehen können. Und tatsächlich überreichte
er ihnen dieses Buch vor seiner Abreise. Man brachte es zur Akademie
der Wissenschaften in Paris. Als aber der Sekretär es öffnete,
fand er nichts darin, als ein ganz weißes Buch: " Ah!
Sagte er, dass hab ich mir bereits gedacht."