Erstes
Kapitel Reise eines Bewohners des
Stern Sirius zum Planeten Saturn Chapitre
premier Voyage
d'un habitant du monde de l'étoile
Sirius dans la planète de Saturne
1.1 | 1.2 | 1.3 | 1.4 | 1.5 Zweites Kapitel Gespräch zwischen einem
Bewohner des Sirius und dem des Saturn Chapitre
second Conversation de l'habitant de Sirius avec celui
de Saturne
2.1 | 2.2 | 2.3 Drittes Kapitel Die Reise der zwei Bewohner des
Sirius und des Saturns Chapitre
troisième Voyage des deux habitants de Sirius et de Saturne
3.1 | 3.2 | 3.3 Viertes Kapitel Was ihnen auf der Erdkugel zustieß Chapitre
quatrième Ce qui leur arrive sur le globe de la terre
4.1 | 4.2 | 4.3 Fünftes Kapitel Die Erlebnisse und Gedankengänge
der zwei Reisenden Chapitre
cinquième Expériences et raisonnements des deux voyageurs
5.1 | 5.2 | 5.3 Sechstes Kapitel Das, was sie mit den Menschen
erlebten Chapitre
sixième Ce qui leur
arriva avec les hommes
6.1 | 6.2 | 6.3 | 6.4 | 6.5 |
6.6 Siebtes Kapitel Conversation avec les hommes Chapitre
septième Conversation avec les hommes
7.1 | 7.2 | 7.3 | 7.4 | 7.5 | 7.6 | 7.7 | 7.8 |
7.9
36,3
MB
36
MB
Chapitre sixième
Ce qui leur arriva avec les hommes
6.1
Micromégas, bien meilleur observateur que son nain, vit
clairement que les atomes se parlaient; et il le fit remarquer à son
compagnon, qui, honteux de s'être mépris sur l'article
de la génération , ne voulut point croire que de pareilles
espèces pussent se communiquer des idées. Il avait
le don des langues aussi bien que le Sirien; il n'entendait point
parler nos atomes, et il supposait qu'ils ne parlaient pas. D'ailleurs,
comment ces êtres imperceptibles auraient-ils les organes de
la voix, et qu'auraient-ils à dire? Pour parler, il faut penser,
ou à peu près; mais s'ils pensaient, ils auraient donc
l'équivalent d'une âme. Or, attribuer l'équivalent
d'une âme à cette espèce, cela lui paraissait
absurde. «Mais, dit le Sirien, vous avez cru tout à l'heure
qu'ils faisaient l'amour; est-ce que vous croyez qu'on puisse faire
l'amour sans penser et sans proférer quelque parole, ou du
moins sans se faire entendre? Supposez-vous d'ailleurs qu'il soit
plus difficile de produire un argument qu'un enfant? Pour moi, l'un
et l'autre me paraissent de grands mystères. — Je n'ose
plus ni croire ni nier, dit le nain; je n'ai plus d'opinion. Il faut
tâcher d'examiner ces insectes, nous raisonnerons après. — C'est
fort bien dit», reprit Micromégas; et aussitôt
il tira une paire de ciseaux dont il se coupa les ongles, et d'une
rognure de l'ongle de son pouce, il fit sur-le-champ une espèce
de grande trompette parlante , comme un vaste entonnoir, dont il
mit le tuyau dans son oreille. La circonférence de l'entonnoir
enveloppait le vaisseau et tout l'équipage. La voix la plus
faible entrait dans les fibres circulaires de l'ongle; de sorte que,
grâce à son industrie , le philosophe de là-haut
entendit parfaitement le bourdonnement de nos insectes de là-bas.
En peu d'heures il parvint à distinguer les paroles, et enfin à entendre
le français. Le nain en fit autant, quoique avec plus de difficulté.
L'étonnement des voyageurs redoublait à chaque instant.
Ils entendaient des mites parler d'assez bon sens: ce jeu de la nature
leur paraissait inexplicable. Vous croyez bien que le Sirien et son
nain brûlaient d'impatience de lier conversation avec les atomes;
il craignait que sa voix de tonnerre, et surtout celle de Micromégas,
n'assourdît les mites sans en être entendue. Il fallait
en diminuer la force. Ils se mirent dans la bouche des espèces
de petits cure-dents, dont le bout fort effilé venait donner
auprès du vaisseau. Le Sirien tenait le nain sur ses genoux,
et le vaisseau avec l'équipage sur un ongle. Il baissait la
tête et parlait bas. Enfin, moyennant toutes ces précautions
et bien d'autres encore, il commença ainsi son discours:
Sechstes Kapitel
Das, was sie mit den Menschen erlebten
6.1
Micromégas, ein sehr viel besserer Beobachter als sein Zwerg,
sah ganz deutlich, dass die Atome zueinander sprachen, was er seinem
Kumpan mitteilte, der, beschämt, sich in Bezug auf die Vermehrung
sich so geirrt zu haben, wollte überhaupt nicht glauben,
dass eine solche Gattung in der Lage sein könnte, sich Ideen
mitzuteilen. Auch er besaß, wie der Siriusaner auch, eine
Sprachbegabung und da er unsere Atome nicht hören konnte,
nahm er an, dass sie nicht sprechen würden. Und außerdem,
wie sollten diese nicht wahrnehmbaren Wesen die Stimmorgane besitzen
und was hätten
sie zu sagen? Um zu sprechen, muss man, zumindest ein bisschen,
denken können,
aber wenn sie zu denken in der Lage wären, hätten sie
auch so was ähnliches wie eine Seele. Diesen Wesen jedoch
etwas wie eine Seele zuzusprechen, erschien ihm absurd. "Aber",
sagte der Siriusaner, "Sie sagten gerade eben, dass sie miteinander
schliefn, aber glauben Sie dass man miteinander schlafen kann ohne
ein Wort hervorzubringen, oder sich zumindest verständlich
zu machen? Gehen Sie etwa davon aus, dass es einfacher ist, ein
Argument hervorzubringen als ein Kind? Was mich angeht, so erscheint
mir sowohl das eine wie auch das andere ein Mysterium." "Ich
wage nicht mehr zu glauben, noch zu verneinen", erwiderte
der Zwerg, "ich
habe keine Meinung mehr. Man muss versuchen, diese Insekten zu
untersuchen, reden können wir später." "Das
ist gut",
erwiderte Micromégas" und nahm sofort eine Schere um
sich die Nägel zu schneiden und mit einem Schnipsel des Nagels
seines Daumens, bastelte er an Ort und Stelle eine Art große,
sprechende Trompete, wie ein großer
Trichter, dessen Schlauch er sich ins Ohr steckte. Der Umfang des
Trichters umfasste das Schiff und die ganze Manschaft. Die leiseste
Stimme durchdrang die kreisförmign Fasern seines Nagels, so
dass, dank seiner Tätigkeit, der Philosoph da oben das Brummen
unserer Insekten vollkommen hören konnte. Schon nach einigen
Stunden war er in der Lage, Worte herauszuhören und schließlich
Französisch
zu verstehen. Auch der Zwerg schaffte das, wenn auch mit mehr Mühe.
Das Erstaunen der Reisenden verdoppelte sich mit jedem Moment.
Sie hörten Insekten die sich vernünftig unterhielten.
Dieses Spiel der Natur erschien ihnen unerklärlich. Sie werden
mir wohl glauben, dass der Siriusaner und sein Zwerg darauf brannten,
ein Gespräch
mit den Atomen zu beginnen. Er befürchtete, dass seine donnernde
Stimme und die des Zwerges, vor allem die des Siriusaners, die
Insekten könnte
taub werden lassen, ohne dass sie ihn verstünden. Man musste
also die Lautstärke verringern. Sie steckten sich so eine
Art Zahnstocher in den Mund, dessen sehr feines Ende bis an das
Schiff heranreichte. Der Siriusaner nahm den Zwerg auf seine Knie
und das Schief mit seiner Mannschaft auf seinen Nagel, senkte den
Kopf und begann leise zu sprechen. Nach all diesen Vorsichtsmaßnahmen,
und einigen anderen, begann er seine Rede:
6.2 « Insectes invisibles,
que la main du Créateur s'est plu à faire naître
dans l'abîme de l'infiniment petit, je le remercie de ce qu'il
a daigné me découvrir des secrets qui semblaient impénétrables.
Peut-être ne daignerait-on pas vous regarder à ma cour;
mais je ne méprise personne, et je vous offre ma protection.»
6.2
Unsichtbare Insekten, die im Abgrund des unendlich Kleinen zu erschaffen
der Hand des Schöpfers gefiel, ich danke ihm, dass er sich
herabließ mir die scheinbar undurchdringlichen Geheimnisse
zu entdecken. Vielleicht würde man an meinem Hof sich nicht
herablassen euch zu betrachten, ich jedoch verachte niemanden und
biete euch meinen Schutz an.
6.3
Si jamais il y a eu quelqu'un
d'étonné, ce furent les gens qui entendirent ces paroles.
Ils ne pouvaient deviner d'où elles partaient. L'aumônier
du vaisseau récita les prières des exorcismes , les
matelots jurèrent, et les philosophes du vaisseau firent un
système ; mais quelque système qu'ils fissent, ils
ne purent jamais deviner qui leur parlait. Le nain de Saturne, qui
avait la voix plus douce que Micromégas, leur apprit alors en
peu de mots à quelles espèces ils avaient affaire. Il
leur conta le voyage de Saturne, les mit au fait de ce qu'était
monsieur Micromégas; et, après les avoir plaints d'être
si petits, il leur demanda s'ils avaient toujours été dans
ce misérable état si voisin de l'anéantissement,
ce qu'ils faisaient dans un globe qui paraissait appartenir à des
baleines, s'ils étaient heureux, s'ils multipliaient, s'ils
avaient une âme, et cent autres questions de cette nature.
6.3
Wenn es jemals jemanden gab, der überrascht war, dann waren
es die Menschen, die diese Töne vernahmen. Sie konnten sich
nicht vorstellen, woher sie kamen. Der Schiffspfarre rezitierte einige
Gebete des Exorzismus, die Matrosen fluchten und die Philosophen
des Schiffes ordneten das Phänomen systematisch ein. Aber welches
System sie auch zugrunde legten, sie konnten nicht erraten, wer zu
Ihnen sprach. Der Zwerg Saturn, der eine sanftere Stimme als Micromégas
hatte, teilte ihnen mit wenigen Worten mit, mit welcher Spezie sie
es zu tun hatten, erzählte ihnen von der Reise des Satur, setzte
in Kenntnis über die Herkunft von Micromégas und, nachdem
er sich bei Ihnen beschwert hatte, dass sie so klein seien, fragte
er sie, ob sie sich immer schon in diesem erbärmlichen, hart
an der Grenze zur Auslöschung, Zustand befunden hätten,
was sie auf einem Planeten, der von Walen beherrscht zu sein schien
machten, ob sie glücklich seien, ob sie eine Seele hätten
und tausend andere Fragen dieser Art.
6.4
Un raisonneur de la troupe, plus
hardi que les autres, et choqué de ce qu'on doutait de son âme,
observa l'interlocuteur avec des pinnules braquées sur un
quart de cercle, fit deux stations , et à la troisième
il parla ainsi: « Vous croyez donc, monsieur, parce que vous
avez mille toises depuis la tête jusqu'aux pieds, que vous êtes
un... — Mille toises! s'écria le nain; juste Ciel! d'où peut-il
savoir ma hauteur? mille toises! Il ne se trompe pas d'un pouce .
Quoi! cet atome m'a mesuré! il est géomètre,
il connaît ma grandeur; et moi, qui ne le vois qu'à travers
un microscope, je ne connais pas encore la sienne! — Oui, je
vous ai mesuré, dit le physicien, et je mesurerai bien encore
votre grand compagnon. » La proposition fut acceptée;
Son Excellence se coucha de son long: car, s'il se fût tenu
debout, sa tête eût été trop au-dessus
des nuages. Nos philosophes lui plantèrent un grand arbre
dans un endroit que le docteur Swift nommerait, mais que je me garderai
bien d'appeler par son nom, à cause de mon grand respect pour
les dames. Puis, par une suite de triangles liés ensemble,
ils conclurent que ce qu'ils voyaient était en effet un jeune
homme de cent vingt mille pieds de roi.
6.4
Ein Querkopf der Truppe, kühner als die anderen, und schockiert
darüber, dass man an der Existenz seiner Seele zweifeln konnte,
betrachtete den Fragenden mit einem auf einem Quadranten angebrachten
Zielfernrohr, machte zwei Schritte und sagte beim Dritten: "Sie
glauben also, mein Herr, dass Sie, weil sie von Kopf bis Fuß 1000
Klafter messen, ein ...". "Tausend Klafter!", entfuhr
es dem Zwerg, "Gerechter des Himmels! Wie kann er meine Größe
messen! Er hat sich nicht um einen Zoll geirrt. Also sowas ! Dieses
Atom hat mich vermessen! Er ist ein Landvermesser, kennt meine Größe
und ich, der ich ihn nur durch ein Mikroskop sehe, kenne noch nicht
einmal die seinige!" "Ja, ich habe Sie vermessen",
antwortete der Physiker, "und auch Ihren Begleiter, habe ich
wohl vermessen". Das Verhältnis wurde als korrekt befunden.
Seine Exzellenz legte sich hin, denn wäre er aufrecht geblieben,
wäre sein Kopf zu weit über den Wolken gewesen. Unsere
Philosophen pflanzten ihm einen Baum an einem Ort, der Doktor Swift
uns noch nennen wird, dessen Namen zu nennen ich mich aber, aus Respekt
vor den Damen, hüten werde. Schließlich kamen sie, durch
eine Reihe miteinander verbundener Triangeln überein, dass das,
was sie sahen tatsächlich ein junger Mann mit einer Größe
von 120 Füße des Königs war.
6.5
Alors Micromégas prononça
ces paroles: « Je vois plus que jamais qu'il ne faut juger
de rien sur sa grandeur apparente. O Dieu! qui avez donné une
intelligence à des substances qui paraissent si méprisables,
l'infiniment petit vous coûte aussi peu que l'infiniment grand;
et, s'il est possible qu'il y ait des êtres plus petits que
ceux-ci, ils peuvent encore avoir un esprit supérieur à ceux
de ces superbes animaux que j'ai vus dans le ciel, dont le pied seul
couvrirait le globe où je suis descendu.»
6.5
Micromégas äußerte sich dann folgendermaßen:" Ich
sehe nun deutlicher als jemals, dass man aufgrund der offensichtlichen
Größe keinerlei Schlüsse ziehen kann. Oh mein Gott!
Wer hätte anscheinlich so erbärmliche Substanzen mit Intelligenz
ausgestatt, das unendlich Kleine kostet Sie so wenig, wie das unendlich
Große. Und es ist möglich, dass es noch kleinere Wesen
gibt als jene und dennoch mehr an Verstand haben als jende Riesentiere
die ich im Himmel sah, deren Füße die Welt bedecken würde,
auf der ich mich jetzt befinde."
6.6
Un des philosophes lui répondit
qu'il pouvait en toute sûreté croire qu'il est en effet
des êtres intelligents beaucoup plus petits que l'homme. Il
lui conta, non pas tout ce que Virgile a dit de fabuleux sur les
abeilles, mais ce que Swammerdam a découvert, et ce que Réaumur
a disséqué . Il lui apprit enfin qu'il y a des animaux
qui sont pour les abeilles ce que les abeilles sont pour l'homme,
ce que le Sirien lui-même était pour ces animaux si
vastes dont il parlait, et ce que ces grands animaux sont pour d'autres
substances devant lesquelles ils ne paraissent que comme des atomes.
Peu à peu la conversation devint intéressante, et Micromégas
parla ainsi.
6.6
Einer der Philosophen antwortete ihm, dass er sich auf jeden Fall
vorstellen kann, dass es tatsächlich intelligente Wesen gibt,
die noch viel kleiner als der Mensch sind. Er erzählte ihm
nicht alles, was Vergil
Bemerkenswertes über die Bienen gesagt hat, dafür aber
das, was Swammerdam entdeckt hat und Réaumour seziert hat.
Er teilte ihm schließlich auch mit, dass es Tiere gibt, die
für die Bienen das sind, was die Bienen für den Menschen
sind, was der Siriusaner selbst für eben jene riesigen Wesen
ist, von denen er gesprochen hatte und was wieder diese großen
Tiere für andere Substanzen sind, in deren Gegenwart sie wie
Atome erscheinen. Ganz allmählich wurde die Diskussion interessant.
Hier die Worte von Micromégas: