Für ein frühzeitiges Erlernen lebender Sprachen. |
Pour un apprentissage précoce des langues vivantes.
Intervention de Claude HAGEGE, professeur au Collège de France à l'occasion du séminaire "l'enseignement des langues vivantes à l'école primaire", Paris, 29 janvier 2001
Consulter le dossier sur les langues vivantes: discours de Jack Lang; dossier documentaire
En matière d’enseignement des langues, la France ne peut pas avoir le même comportement que les autres pays européens. En effet, l’histoire lui confère un certain nombre de spécificités. Chez nous, la langue a toujours été une affaire très politique. Le français s’est progressivement affirmé comme étant la langue du pouvoir.
Les Français et l’apprentissage des langues étrangères.
Für ein frühzeitiges Erlernen lebender Sprachen.
Ein Beitrag von Claude Hagege, Professor
am Collège de France anläßlich
eines Seminars über "der
Unterricht lebender Sprachen in der
Grundschule", Paris, 29 Januar
2001
Entnommen aus dem Dossier über die Lebenden Sprachen: Rede von Jaques Lang:
Was den Sprachunterricht angeht, kann Frankreich sich nicht verhalten wie die die anderen europäischen Länder. Tatsächlich ergeben sich aus der Geschichte eine Anzahl an Besonderheiten. In Frankreich war die Sprache stets eine politische Angelegenheit. Das Französische hat sich zunehmende als die Sprache der Macht etabliert.
Die Franzosen und das Erlernen von Fremdsprachen.
Les Français et l’apprentissage des langues étrangères.
L'enseignement des langues étrangères ne doit pas être perçu comme étant en concurrence avec l'enseignement du français. Au contraire, la France doit assurer la promotion de la langue nationale à travers la diversification. Jusqu’à une période relativement récente, notre pays a pu se permettre d'avoir une démarche différente car il y a eu des périodes de rayonnement intense du français. Mais avec la montée en puissance d’autres Etats, la France ne peut plus promouvoir sa langue comme elle l’a fait par le passé. La promotion du français passe nécessairement par la promotion de la diversification. Parmi les lieux communs qu’il faut abandonner, figure la faiblesse, voire la nullité, des Français dans l’apprentissage des langues. Cela n'a aucun sens. N'importe quelle étude sérieuse pourrait infirmer ce préjugé. Néanmoins, il n'est pas de rumeur qui soit absolument dépourvue de fondements, si minimes soient-ils. Deux raisons peuvent expliquer, sans le justifier, le préjugé courant sur la faiblesse des francophones en langues étrangères. D’une part, comme je l'ai souligné tout à l'heure, le français a été, pendant très longtemps, une langue de diffusion mondiale. L'effort d'apprendre d'autres langues apparaissait donc moins nécessaire.
Die Franzosen und das Erlernen von Fremdsprachen.
Die Vermittlung von Fremdsprachen sollte nicht so wahrgenommen werden, dass sie mit der Vermittlung des Französischen konkurrieren. Ganz im Gegenteil, durch die Diversifikation sollte Frankreich seine Nationalsprache fördern. Noch bis vor kurzem konnte sich unser Land noch eine anderes Vorgehen erlauben, weil es Zeiten gab, in denen das Französisch eine starkes Ausstrahlungskraft hatte. Aber seit dem Erstarken anderer Staaten, kann Frankreich nicht seine Sprache nicht mehr in der gleichen Weise verbreiten, wie dies in der Vergangenheit geschehen ist. Die Förderung der Französischen geschieht heute notwendigerweise durch die Förderung der Diversifizierung. Unter den Gemeinplätzen von denen es sich zu verabschieden gilt, befindet sich jener der Schwäche, um nicht zu sagen der Unfähigkeit der Franzosen Sprachen zu lernen. Dies macht überhaupt keinen Sinn. Jede seriöse Studie wäre in der Lage, dieses Vorurteil zu widerlegen. Nichtsdestotrotz, es gibt kaum ein Gerücht, welches jeder Grundlage, so gering diese auch sei, entbehrte. Zwei Gründe kann man als Erklärung für die Schwäche der Franzosen hinsichtlich des Fremdsprachenerwerbs anführen, ohne dass sie diese verbreitete Vorurteil rechtfertigen würden. Einerseits war das Französische, wie ich gerade schon gesagt habe, für einen langen Zeitraum eine weltweit verbreitete Sprache. Die Anstrengung eine andere Sprache zu lernen war von daher nicht in dem Maße notwendig.
Les avantages d'un apprentissage précoce des langues étrangères
Lorsqu'ils babillent, les nourrissons produisent toutes sortes de sons. Les bébés francophones pourraient même passer pour des sinophones! En effet, ils sont capables de fabriquer des sons que nous retrouvons dans le chinois et, plus généralement, dans toutes les langues où les mots peuvent avoir des sens distincts selon qu'ils sont prononcés avec un ton montant ou avec un ton descendant. Le support segmental est identique, mais selon la direction de la mélodie, les mots peuvent avoir des significations tout à fait différentes. Lorsqu'ils sont petits, les enfants articulent spontanément des sons. Puis, à mesure qu’ils grandissent, ils vont essayer de reproduire les sons émis par leur entourage. Comme je le note dans " L’enfant aux deux langues " (O. Jacob, 1996), l'oreille des nourrissons est " avide ". Les bébés sont capables de percevoir une très grande diversité de sonorités. Mais ils ont également un réel désir de reproduction. Toutes les sociétés sont animées par une forte dose de mimétisme. Par conséquent, l’oreille qui permettait d’entendre une grande diversité de sons va, étant limitée par les sons de l’entourage à imiter, progressivement devenir une oreille " nationale ". Pour tirer parti des capacités des enfants et éviter les difficultés qu'ils risquent de rencontrer plus tard, notamment en ce qui concerne la prononciation, l’apprentissage précoce des langues s’impose comme quelque chose d’absolument indispensable.
Die Vorteile eines frühzeitigen Spracherwerbs
Wenn sie brabbeln, produzieren Säuglinge jede Art von Ton. Ein französischer Säugling könnte sogar für einen chinesisch sprechenden Säugling gehalten werden! Sie sind tatsächlich in der Lage Töne hervorzubringen, die wir im Chinesischen und, allgemeiner, in jeder Sprache wiederfinden, wo die Wörter in Abhängigkeit ob der Tondruck fällt oder steigt eine andere Bedeutung haben. Der Beitrag der einzelnen Teile ist der gleiche, aber in Abhängigkeit von der Melodie, können die Wörter eine ganz unterschiedliche Bedeutung haben. Solange sie noch klein sind, bringen die Kinder spontan ganz unterschiedliche Töne hervor. Später, in dem Maße in dem sie heranwachsen, werden sie versuchen die Töne hervorzubringen, die in ihrer Umgebung gesprochen werden. Wie ich in "Das zweisprachige Kind" (O. Jacob, 19996) angeführt habe, ist das Gehör eines Säuglings "gierig". Säuglinge sind in der Lage eine weites Spektrum an Klängen wahrzunehmen, haben aber auch einen realen Wunsch, diese zu reproduzieren. Alle Gesellschaften sind getrieben von einer starken Dosis Nachahmung. Hieraus folgt, dass ein Ohr, dass in der Lage wäre eine große Anzahl an Tönen zu hören, bedingt durch die Töne seiner Umgebung, zunehmend zu einem nationalen Ohr wird. Um diese Fähigkeiten des Kindes zu nutzen und die Schwierigkeiten, vor allem in Hinblick auf Aussprache, auf die sie eventuell später stoßen, zu vermeiden scheint ein frühzeitiges Erlernen von Fremdsprachen unbedingt geboten.
Quel enseignement des langues vivantes à l'école ?
Contrairement à ce que nous croyons parfois, les enfants n'apprennent pas trop de matières. Au contraire, dans la situation actuelle de notre système scolaire, ils sont en état de " sous-exploitation " par rapport à l’immense richesse de leurs capacités mentales. Il est tout à fait possible, voire souhaitable, de leur enseigner des disciplines supplémentaires. Nous devrions également les initier très tôt à la découverte scientifique, comme cela existe dans certaines écoles privées américaines. Les problèmes que nous pouvons rencontrer dans ces domaines sont seulement liés à l'organisation de l'école et à la formation des enseignants. Mais je n'insisterai pas sur ce point, car je n'ai pas les compétences nécessaires. L'enseignement des langues devrait commencer entre trois et cinq ou six ans. Je ne fixerai qu'une fourchette d'âges. Cette question fait en effet l'objet d'un vaste débat, sur lequel je ne souhaite pas m’attarder. Pour ma part, j'estime qu'il est indispensable d'enseigner non pas une, mais deux langues vivantes, sans attendre la pré-adolescence.
Welche Art des Fremdsprachenunterrichts in der Schule ?
Ganz im Gegensatz zu dem was wir manchmal glauben, lernen die Kinder nicht zuviele Fächer. Im Gegenteil, im Gegenwärtigen Zustand unseres Schulsystems sind sie, im Verhältnis zu den immensen Möglichkeiten ihrer geistigen Fähigkeiten in einem Zustand der Unterforderung. Es ist ohne weiteres möglich, ja sogar wünschenswert, sie noch in anderen Fächern zu unterrichten. Wir sollten sie auch früh in einführen in die wissenschaftliche Forschung, wie das schon an manchen Privatschulen in Amerika gemacht wird. Die Probleme, auf die wir hierbei stoßen können, sind nur durch die Organisation unserer Schulen und durch die Ausbildung unserer Lehrer bedingt. Aber ich werde auf diesem Punkt nicht beharren, weil ich die hierfür notwendige Kompetenz nicht besitze. Der Sprachenunterricht sollte zwischen dem dritten und dem sechsten Lebensjahr beginnen. Ich nenne nur einen zeitlichen Korridor. Diese Frage ist tatsächlich Gegenstand einer breiten Debatte, bei der ich nicht verweilen will. Ich für meinen Teil glaube, dass es nicht nur unabdingbar ist eine lebende Sprache zu unterrichten, sondernn noch vor der Pubertät zwei.
La place de l'anglais dans le monde et dans l'enseignement
L'apprentissage de plusieurs langues étrangères n'est en fait que la prise en considération de la diversité de l’Europe. La domination de l’anglais n’est pas inéluctable. Par certains aspects, la situation de l’anglo-américain rappelle la situation du latin au début de l'ère chrétienne. Le thrace, le gaulois, l'étrusque ou le ligure de l’époque antique sont morts sous les coups de boutoir du latin. Si l’empire romain a pu obtenir de tels résultats, l’empire anglo-américain, avec les moyens dont il dispose, est certainement en état de conduire à l’extinction non seulement les " petites " langues, mais également les plus grandes. La situation est sérieuse. Si les langues ne se défendent pas, le terme de cette évolution pourrait survenir en peut-être un peu plus ou un peu moins d’un siècle. Dans certains pays d’Europe, la pratique de l’anglais constitue une tradition ancienne. Ce n’est pas le cas en France et notre pays n'a aucune raison de l'introduire. Ni les Pays-Bas, ni le Danemark, ni la Finlande, ni la Norvège, ni la Suède n’ont une tradition de défense de leurs langues. Ces pays ont parfois mis en place des politiques allant dans ce sens, notamment à l'imitation de la France, mais celles-ci sont restées très limitées. D'une manière générale, ces pays ont toujours privilégié une ouverture très forte vis-à-vis des langues et des cultures étrangères.
Die Stellung des Englischen in der Welt und in der Lehre
Das Erlernen mehrerer Sprache ist nichts anderes als das zur Kenntniss nehmen der Unterschiedlichkeit Europas. Die Dominanz des Englischen ist nicht unausweichlich. In mancherlei Hinsicht ähnelt die Situation des Englischen / Amerikanischen der Situation des Lateinischen zu Beginn des christlichen Zeitalters. Das Thrakische, das Gällische, das Etruskische oder Ligurische sind unter dem Vorstoss des Lateinischen ausgestorben. Wenn schon das Römische Reich solche Resultate erziehlen konnte, ist das Englische Amerikanische Imperium mit den Mitteln über die es verfügt allemal in der Lage nicht nur die "kleinen" sondern auch die größeren Sprachen zu eliminieren. Die Situation ist ernst. Wenn sich die Sprachen nicht verteidigen, könnte das Ende der Entwicklung in mehr oder weniger einem Jahrhundert vielleicht erreicht sein. In vielen Ländern Europas ist die Verwendung des Englischen schon seit langer Zeit Tradition. Das ist nicht in Frankreich der Fall und unser Land hat auch keinen Grund, diese Praxis einzuführen. Weder die Niederlande, noch Dänemark, noch Finnland, noch Norwegen, noch Schweden haben eine Kultur der Verteidung ihrer Sprachen. Diese Länder hatten zwar manchmal eine Politik, die in diese Richtung ging, wobei Frankreich als Vorbild diente, aber diese Bemühungen blieben doch sehr beschränkt. Verallgemeinernd kann man sagen, dass diese Länder immer einer weiten Öffnung anderen Sprachen und Ländern gegenüber den Vorzug gaben.
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